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1. |
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Dedans la ville de Bordeaux
1 Dedans la ville de Bordeaux
Sont arrivés trois grands vaisseaux
Qu’ils sont jolis, qu’ils sont charmants
Les matelots qui sont dedans !
2 Y a une dame dans Bordeaux
Qui voudrait voir un matelot.
- Servante va me le choisir
Le matelot le plus joli.
3 La servante n’a pas manqué,
Au matelot s’en va parler :
- O matelot, mon bel ami,
Madame vous mande venir.
4 Le matelot n’a pas manqué
À la dame s’en va parler
- Madame m’a mandé venir ;
Je suis ici pour vous servir.
5 Le matelot s’en retournant
Répétait ce refrain charmant :
- Moi je viens de passer mon temps
An (12) la femme du Président.
6 Le président se promenant
Entendit le refrain charmant.
- O matelot, mon bel ami,
Répète ce que tu as dit.
7 - Monsieur je le répéterai
Sans crainte, sans peur, sans danger ;
Je vous dirai dans un instant
Qu’après l’hiver vient le printemps.
12 - F. Lacoste indique que “Le quercynois « an » signifie « avec »”.
La fiera de ‘Gen
1 Iò me ‘n vau a la fièra,
A la fièra de ‘Gen.
Non i vau pas per vendre
Nimai per crompar res.
REFRAIN
Nos n’anirem leugèr, leugèr,
Nos n’anirem leugerement.
2 Vau veire l’amic Pierre
Lo qu’ai aimat longtemps ;
Lo tròbi sus la plaça
Que vendiá de froment.
3 - Adiu mon amic Pierre,
Quant vendes lo froment ?
- Trenta cinc sòs lo sègle,
Un escut lo froment.
4 - E pòrta lo sac Pierre,
Vèni comptar l’argent.
De çò que lo comptava,
Lo rire lo ne pren.
5 - Non rinses pas tant Pierre,
Fariás parlar las gens.
- Que parlon, qué que digon,
Tojorn nos aimarem.
6 - Mès qu’aquò fai al monde,
Que totjorn nos aimem ?
Aquels fotuts vielhasses
Bondican tot lo temps.
7 Ne quilhan las aurelhas,
Ne regassan las dents ;
Atal fa nòstra trèja
Quand ne minja lo bren.
La foire d’Agen
1 Je m’en vais à la foire,
À la foire d’Agen.
Je n’y vais pas pour vendre
Ni même pour rien acheter.
REFRAIN
On s’en ira léger, léger,
On s’en ira légèrement.
2 Je vais voir l’ami Pierre
Celui que j’aime depuis longtemps.
Je le trouve sur la place
Qui vendait du froment.
3 - Bonjour mon ami Pierre,
Combien vends-tu le froment ?
- Trente-cinq sous le seigle,
Un écu le froment.
4 - Porte-moi le sac Pierre,
Viens compter l’argent.
Pendant qu’il le comptait,
Le rire le prend :
5 - Ne ris pas tant Pierre,
Tu ferais parler les gens.
- Qu’ils parlent, quoi qu’ils disent
Nous nous aimerons toujours.
6 - Mais que cela fait-il aux gens,
Que nous nous aimions toujours ?
Ces foutus vieillards
Grommellent tout le temps.
7 Ils dressent les oreilles,
Et montrent les dents
Ainsi fait notre truie
Quand elle mange le son.
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2. |
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1 Mon père veut me marier,
Au ! Tomàs revelha-toé !
(Oh Thomas réveille-toi)
A-n un vielhard s’il m’a donnée
Au ! Tomàs, revelha, revelha,
Au ! Tomas revelha-toé.
(Oh ! Thomas, réveille, réveille,
Oh ! Thomas réveille-toi)
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 A-n un vielhard s’il m’a donnée,
Qui n’a ni vin, ni pain, ni blé.
3 Qui n’a ni vin …
N’a que trois grains dans son grenier.
4 L’un de pourri, l’autre gâté ; 5 L’autre la poule l’a mangé.
6 - Poule, poule je te battrai.
7 - Si tu me bats je m’en irai.
8 J’irai trouver un cordonnier.
9 Qui me fera de fins souliers.
10 Et ce sera pour mieux danser.
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3. |
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1 Nous étions trois filles,
Toutes trois d’un temps (13)
Qui suivions la rive
En nous promenant.
REFRAIN
Donnerai-je mon cœur
And un amant volage,
Donnerai-je mon cœur,
And (14) un amant trompeur.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Qui suivions la rive…
Lorsque la plus jeune, en se retournant,
3 Voit venir son père, an (15) son bâton blanc.
4 - Si tu frappes, père, frappe doucement.
5 Car ma robe couvre, fillette ou enfant (16).
6 - Dis-moi donc ma fille, de qui ce présent ?
7 - C’est ma foi mon père, d’un de mes amants.
8 - Mais dis-moi ma fille, qui prendra l’enfant ?
9 - Celle qui le porte, l’aura pour sept ans.
10 Ensuite le père l’aura pour autant.
11 Sept et sept quatorze, l’enfant sera grand.
12 Si c’est une fille, ira au couvent.
13 Si c’est un enfant ira au régiment.
14 Sera capitaine, ou bien commandant.
13 - F. Lacoste indique : “Du même temps, à peu près du même âge.”
14 - F. Lacoste indique : “Dans notre dialecte, la préposition « à » fait « and » par euphonie devant une voyelle.”
15 - Avec.
16 - F. Lacoste indique : “Dans notre dialecte, le mot « enfant » s’applique proprement au sexe masculin ; c’est le mot « mainage » qui désigne les deux sexes.”
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4. |
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1 Tout revenant, Lan laridondène,
De Montacabrier, Lan laridondé
Tout revenant de Montcabrier
2 J’ai rencontré, deux chevaliers.
3 L’un à cheval, et l’autre à pied.
4 Celui d’à pied, m’a demandé :
5 - Je suis bien las, d’aller à pied.
6 - Et moi aussi, de me porter
7 - Si vous voulez, je monterai.
8 - J’ai mon cheval, tout déferré.
9 - À Montcabrier, y a’n ferratier.
10 Qui ferre bien, des quatre pieds.
11 Les fers qu’il fait, sont argentés.
12 Les clous qu’il fait sont tout dorés.
Tout revenant de Montcabrier (variante)
1 Me promenant, le long d’un boués ;
2 J’ai rencontré, trois chevaliers.
3 Deux à cheval, et l’autre à pied.
4 Celui d’à pied, m’a demandé ;
5 M’a demandé, un seul baiser ;
6 Prenez-en deux, trois si voulez,
7 Que mon mari, n’en sache rien.
8 Il est jaloux, vous le savez.
9 Que les jaloux, soient écorchés.
10 Que mon mari, soit le premier ;
11 Donnez sa peau, aux tanariés 1 ;
12 Des tanariés, aux cordonniers.
13 On m’en fera, des fins souliers,
14 Qui me feront danser léger.
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1 Tout revenant de Lille lanla,
Tout revenant de Lille,
Passant le long d’un bouès,
Viva lan la dondena,
(Passant le long d’un bois,
Vive lan la doundeno)
Passant le long d’un bouès,
Viva lanla donde.
(Passant le long d’un bois,
Vive lanla doundé)
2 Je rencontre bergère,
Bergère sans berger.
3 Me suis approché d’elle,
La voulant badiner.
4 - Arré (18) ! arré ! dit-elle,
(Arrière ! arrière ! dit-elle)
Tu n’es pas mon berger.
5 Mon berger porte bottes,
Et son chapeau doré
6 Et sa jolie musette,
Pour nous faire danser.
7 - Dansatz, dansatz, drolhetas,
Que setz a marider.
(Dansez, dansez, fillettes,
Qui êtes à marier.)
8 Quand seretz maridadas,
N’ausaretz plus danser.
(Quand vous serez mariées,
Vous n’oserez plus danser.)
9 N’auretz de la maynada,
A belses plen fouyés.
(Vous aurez des enfants,
À beaux pleins foyers.)
10 Se un demand’a bouere,
(Si l’un demande à boire,)
Et l’autre à manger.
11 Et l’autre : Ont ai mon pèra,
Que n’es tant debauché ?
(Et l’autre : Où ai-je mon père,
Qui est si débauché ?)
12 Rolla pel las auberjas,
De l’auberj’al café.
(Qui roule à travers les auberges,
De l’auberge au café.)
18 - En graphie occitane normalisée « arrèr », arrière.
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6. |
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1 Aval a la rebièra,
Tout auprès de la mer,
Lérion, lériondène,
Tout auprès de la mer,
Lérion, lériondé.
2 Y avait une chapelle
Couverte de lauriers.
3 Y avait trois jeunes dames,
Qui s’y vont soulombrer.
4 La plus jeune de toutes,
Ne fait rien que pleurer.
5 Son amant lui demande :
- Belle de quoi pleurez ?
6 - N’ai bien rason se plori
Et de me chagriner
7 Mon joli vertelh d’ambre,
Dans la mer l’ai toumbé.
8 - Quant donariatz la bèla,
E l’aniriái chercher ?
9 - Que volètz que vos dòni ?
N’ai rien a vos donner.
10 - Un baisat de vos bèla,
Un baisat si vos plèt.
11 - Per un ni mai per quatre,
Ne faut pas m’amuser.
12 Lo galant se despòlha,
Dins la mer s’est lancé.
13 De lai ven un brond d’aiga
Qui le fait enfoncer.
14 De lai ne ven un autre,
Qui le fait relever.
15 De lai ne ven un autre,
Lo galant s’est noyé.
16 Sa maire èra ‘n fenèstra
Que tant le regardait.
17 - Per tu bèla vesada,
Mon enfant s’est noyé.
FR
1 En bas à la rivière,
Tout auprès de la mer,
Lérion, lériondène,
Tout auprès de la mer,
Lérion, lériondé.
2 Y avait une chapelle
Couverte de lauriers.
3 Y avait trois jeunes dames,
Qui s’y vont ombrager.
4 La plus jeune de toutes,
Ne fait rien que pleurer.
5 Son amant lui demande :
- Belle de quoi pleurez ?
6 - J’ai bien raison si je pleure
Et de me chagriner
7 Mon joli peson d’ambre,
Dans la mer je l’ai tombé.
8 - Combien donneriez-vous la belle,
Et j’irais le chercher ?
9 - Que voulez-vous que je vous donne ?
Je n’ai rien à vous donner.
10 - Un baiser de vous la belle,
Un baiser s’il vous plaît.
11 - Ni pour un ni pour quatre,
Il ne faut pas m’amuser.
12 Le galant se déshabille,
Dans la mer s’est lancé.
13 De là vient un vol d’eau (une vague)
Qui le fait enfoncer.
14 De là en vient un autre,
Qui le fait relever.
15 De là en vient un autre,
Le galant s’est noyé.
16 Sa mère était en fenêtre
Qui tant le regardait.
17 - Pour toi belle folâtre,
Mon enfant s’est noyé.
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7. |
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1 Quand j’étais fille à marier (bis)
Ah ! le bon temps que j’ai passé !
REFRAIN
Hélas ! Quand j’étais fille,
Oh ! Oh ! Oh ! Le plaisir charmant,
Quand j’étais fille à l’âge de vingt ans !
2 Quand j’étais fille à marier,
J’avais envie de m’amuser.
3 Quand j’étais fille à marier,
Je n’aimais qu’à rire et chanter.
4 Quand j’étais fille à marier,
Tous les garçons me badinaient.
5 À présent que suis mariée,
J’ai mon mari à contenter.
6 À présent que suis mariée,
J’ai mes enfants à élever.
7 À présent que suis mariée,
J’ai ma belle-mère à soigner.
8 À présent que suis mariée,
J’ai mon mari au cabaret.
9 À présent que suis mariée,
J’ai mon ménage à gouverner.
10 À présent que suis mariée,
J’ai perdu toute liberté.
11 À présent que suis mariée,
Je n’ai que soucis et regrets.
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8. |
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1 Au jardin de mon père,
Vive l’amour
Ya’n tant bel oranger,
Vive le laurier, vive !
Y’an tant bel oranger,
Vive le laurier !
2 Est tout chargé d’oranges,
Ce tant bel oranger.
3 M’en vais dire à mon père :
- Laissez-les moi ‘masser (19)
4 Mon père fait réponse :
- Laisse-les madurer (20).
5 Je prends mon échelette,
Mon joli blanc panier.
6 N’amasse trois douzaines,
Des plus amadurées.
7 Je les porte à la foire,
La foire à Montpellier.
8 Par mon chemin rencontre
Trois jeunes chevaliers.
9 - Que portez-vous la belle;
Dans votre blanc panier ?
10 - Je porte des oranges,
À vendre ou à donner.
11 - Portez-les ici, belle ;
Je les marchanderai.
12 - Combien n’avez, la belle,
Dans votre blanc panier ?
13 J’en porte trois douzaines ;
Nous allons les compter.
14 Comptèrent ; recomptèrent
Trois ans sont demeurés.
15 - Que me dira mon père,
D’être tant demeurée ?
16 - Tu diras à ton père
Que la mer débordait
17 Et que tous les passages
S’en sont trouvés fermés.
19 - Elision, pour « amasser ».
20 - Amadurer, mûrir.
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9. |
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1 Non i a pas de pus lurradas
Que las femnas de Mercuès ;
Elas van per las velhadas,
Daissan lor marit al lèch.
REFRAIN
Se volètz venir,
Se volètz, venètz,
Se volètz venir,
Venètz.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Elas van per las velhadas…
E quand elas se retiran
Es onze oras, mèja nèch.
3 Se lor òme lor demanda
- Pauras femnas d’ont venètz ?
4 - Venem d’a las reibieireta,
De botar l’aigueta al pré (21).
21 - En occitan : prat.
FR
1 Il n’y a pas plus délurées
Que les femmes de Mercuès ;
Elles s’en vont dans les veillées,
Et laissent leur mari au lit.
REFRAIN
Si vous voulez venir,
Si vous voulez, venez,
Si vous voulez venir,
Venez.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Elles s’en vont dans les veillées…
Et quand elles rentrent,
Il est onze heures, minuit.
3 Et leur mari leur demande
- Pauvres femme d’où venez-vous ?
4 - Nous venons de la rivière,
De mettre l’eau au pré.
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10. |
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Vai cachar la vendenha
Vai cachar la vendenha capdèt
Vai cachar la vendenha.
FR
Va fouler la vendange
Va fouler la vendange cadet
Va fouler la vendange.
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11. |
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1 Dedans Bordeaux sont arrivés (bis)
Trois navires chargés de blé.
REFRAIN
Nous irons sur l’eau nous promener,
Nous irons coucher en ville.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Trois navires chargés…
Trois dames vont les marchander.
3 - Marchand, marchand,
combien ton blé ?
4 - C’est trois livres et un denier.
5 Entrez dames, le mesurer.
6 Quand la plus jeune fut entrée,
7 Le marchand voulut l’embrasser.
8 - Arrière, arrière, marinier !
9 Mon père me fait marier
10 Avec un gentil cordonnier
11 Qui me fera de fins souliers
12 Pour me faire danser léger.
13 Au premier tour que j’en ai fait,
14 Mes souliers se sont déramés 22.
15 Va-t-en au diable cordonnier !
16 Car tes souliers ne valent rien.
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12. |
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1 Las filhas de Sent Laurens
L’amor las pren
Ne vodrían l’aiga passar
N’an pas d’argent.
REFRAIN
Filhetas, remena, mena,
Filhetas, remenem-nos.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Ne vodrían l’aiga passar
N’an pas d’argent.
Rancontran lo pontonièr
Camin fasent.
3 Rancontran…
- Vodrias-tu l’aiga passar ?
Te pagarem.
4 Non pas per òr ni per argent
S’ès complasent.
5 Un baisat de totas tres
Te donarem.
6 - Filhetas montatz-aicí,
Vos passarem.
7 Quand sièron de l’autre bòrd
Tot en riguent :
8 - Te pagarem tot al còp
Quand tornarem.
9 Lo pontonièr es aquí
Que las atend.
10 Sans jamai veire venir
Las joinas gens.
11 Lo pontonièr aprenguèt
A sos despens.
12 Que cal jamai retardar
Lo pagament.
FR
1 Les filles de Saint-Laurent
L’amour les prend
Elles voudraient passer l’eau,
Elles n’ont pas d’argent
REFRAIN
Fillettes remue, remue,
Fillettes remuons-nous.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Elles voudraient passer l’eau
Elles n’ont pas d’argent.
Elles rencontrent le passeur
Chemin faisant.
3 Elles rencontrent …
- Voudrais-tu nous faire passer
l’eau ? Nous te paierons.
4 Non pas en or ni en argent
Si tu es complaisant.
5 Un baiser de toutes trois
Nous te donnerons.
6 - Fillettes montez-ici
Nous vous passerons.
7 Quand elles furent de l’autre bord
Tout en riant :
8 - Nous te paierons tout ensemble
Quand nous reviendrons.
9 Le passeur est là
Qui les attend.
10 Sans jamais voir venir
Les jeunes gens.
11 Le passeur apprit
À ses dépens
12 Qu’il ne faut jamais retarder
Le paiement.
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13. |
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La filha d’un paure òme
1 La filha d’un paure òme
Se lèva de matin.
Ne carga sa saumeta
E se ‘n vai al molin.
REFRAIN
Don don la verdurène
Don dé la verduré.
2 Per son camin rencontra
Lo mèstre del molin.
- Molinièr molinaire,
Pòdi iò mòrle aicí ?
3 - Nani cèrta la bèla,
Lo molin ‘s picadís.
- Arri arri saumeta
A-n un autre molin.
4 Quand sièt sus la planqueta,
Lo molinièr li ditz :
- Tornatz, tornatz la bèla
Picarem lo molin.
5 De çò que lo picava,
La bèla s’endurmic.
Quand se foèt envelhada,
Trobèt son sac ramplit.
6 - Quala bèla farina
Que fa vòstre molin !
Tot lo gran de mon paire
Vodrai lo mòrle aicí.
FR
La fille d’un pauvre homme
1 La fille d’un pauvre homme
Se lève de bon matin.
Elle charge son ânesse
Et s’en va au moulin.
REFRAIN
Don don la verdurène
Don dé la verduré.
2 En chemin elle rencontre
Le maître du moulin.
- Meunier qui mouds,
Puis-je moudre ici ?
3 - Nenni pas certes la belle,
Le moulin est à piquer.
- Allez allez ! ânesse,
À un autre moulin.
4 Quand elle fut sur la passerelle,
Le meunier lui dit :
- Revenez, revenez la belle
Nous piquerons le moulin.
5 Pendant qu’il le piquait,
La belle s’endormit.
Quand elle se fut réveillée,
Elle trouva son sac rempli.
6 - Quelle belle farine
Fait votre moulin !
Tout le grain de mon père
Je voudrai le moudre ici.
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14. |
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1 Si j’ai planté’n rosier, qui n’est pas loin d’ici ;
Le matin je le plante, le soir il est fleuri.
REFRAIN
L’amour qui nous fait, roun lan la,
L’amour qui nous fait langui(r).
2 Le matin je le plante, le soir il est fleuri.
O Rosier beau rosier, tu as bientôt fleuri.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
3 O Rosier beau rosier…
Tu n’as pas attendu, le joli mois d’avril.
4 Où toute jeune fille, doit changer d’ami.
5 Moi je n’en change pas, le mien est trop joli
6 Il est dedans l’armée, pour la nation servi(r).
7 Et s’il gagne bataille, il sera mon ami
8 La gagne, ne la gagne, mon coeur lui est promis.
9 En disant ces paroles, elle le voit venir.
10 - Et bonjour ma maitresse. - Et bonjour mon ami.
11 Tu n’as pas oublié, ce que tu m’as promis ?
12 - Au bout de mon épée, je l’ai mis par écrit ;
13 Mon épée est brisé, et mon amour aussi.
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15. |
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Vira nau-s-aucas
Vira nau-s-aucas Margarida !
Vira nau-s-aucas del casal !
Laissa-las pàisser Margarida !
Laissa-las pàiss’ auràn pas mal !
(Diminuer à chaque couplet d’une unité jusqu’à ce que l’on arrive au chiffre un : uèit, sèt, siès, cinc, quatre, tres, dos ; le cercle des danseuses diminue de même)
FR
Garde neuf oies
Garde neuf oies Marguerite !
Garde neuf oies dans le champ !
Laisse-les paître Marguerite !
Laisse-les paître, elles n’auront pas mal !
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Lo truquet, lo luret
REFRAIN
Lo truquet, lo luret,
Lo son-son de la barriqueta
Lo truquet, lo luret,
Lo son-son del barricotet
Dansem filhas dansem nau !
Dansem filhas vint e nau !
(Et ainsi de suite : uèit - vint e uèit, sèt-vint e sèt ...etc jusqu’à un - vint e un)
L’écrivain quercynois Antonin Perbosc a composé des paroles sur cette ronde dans son oeuvre Lo Gòt occitan et indique en note que lo truquet renvoie au bruit du maillet dont on se sert pour mettre la barrique en perce et lo luret le bruit de l’écoulement qu’on retrouve notamment dans l’expression una font de tura-lura (une fontaine intermittente) ou des hydronymes telle la Tira-lira.
FR
Lo truquet, lo luret
REFRAIN
Le maillet, la coulée
Le petit son de la petite barrique.
Le maillet, la coulée
Le petit son du petit barril.
Dansons les filles toutes les neuf !
Dansons les filles à vingt-neuf !
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1 Tot revenant de la Roquèta
Ne rencontrèri tres filhetas
REFRAIN
M’amor la landerideta
M’amor la landeridà
2 Que filaban lor conolheta
A l’ombra d’una cabaneta
3 - Vodriatz vos, belas joenetas
Me donar una grumeleta ?
4 - Que vas far de la grumeleta ?
- Ne vòli fa’na madaysseta.
5 - Que vas far de la madaysseta ?
- Ne vòli fa’na cayreleta.
6 - Que vas far de la cayreleta ?
- Ne vòli tuar una lauseta.
7 - Que vas far d’aquèla lausèta ?
- Y vòli tira’na plumèta.
8 - Que vas far d’aquèla plumèta ?
- Ne vòli ‘scriure’na letreta.
9 - Per qual es aquèla letreta ?
- L’emvoyi a m’amor Janèta.
10 A l’amor cal pas de letreta,
Cal solament una embrasseta.
FR
1 Tout revenant de la Roquette
J’ai rencontré trois fillettes.
REFRAIN
M’amor la landerideta
M’amor la landeridà
2 Qui filaient leur quenouille,
à l’ombre d’une cabane.
3 - Voudriez-vous, belles jouvencelles,
me donner un peloton ?
4 - Que veux-tu faire de ce peloton ?
- Je veux en faire un écheveau.
5 - Que veux-tu faire de cet écheveau ?
- Je veux en faire une fronde.
6 - Que veux-tu faire de la fronde ?
- Je veux tuer une alouette.
7 - Que veux-tu faire de cette alouette ?
- Je veux lui arracher une plume.
8 - Que veux-tu faire de cette plume ?
- Je veux écrire une lettre.
9 - Pour qui est cette lettre ?
- Je l’envoie à m’amour Jannette.
10 À l’amour il ne faut pas de lettre,
mais seulement un embrassement.
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17. |
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Ma poule n’a que dix petits (bis)
Elle en avait onze, dansons à la ronde
Dansons à la ronde mes amis
À la danse ronde
Ma poule n’a que neuf petits…
(huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un…)
Ma poule n’a plus de petits…
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18. |
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1 Mon père et ma mère, à Lyon s’en vont Nanon,
Avec la promesse, qu’ils me marieront Nanon
REFRAIN
Frappe du pied Nanette,
Et moi du talon Nanon,
Et moi du talon !
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Avec la promesse…
S’ils ne me marient, s’en repentiront Nanon
3 Je vendrai mes vaches, et mes blancs moutons Nanon.
4 Je vendrai mes terres, en espartillons (25) Nanon.
5 Sur le pont de Nantes, bâtirai maison Nanon.
6 Si le roi y passe, nous le logerons Nanon.
7 Le Roi et la Reine, tout le bataillon Nanon.
8 J’irai à l’armée, vêtue en dragon Nanon.
9 Ferai connaissance, de la garnison Nanon.
10 Ferai la conquête, d’un jeune dragon Nanon.
25 - En parcelles.
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19. |
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20. |
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Deux cent trente navires
Que le roi mit sur l’eau
Chacun son équipage
Cinquante z’hommes à bord
(couplet ne figurant pas dans le manuscrit de F. Lacoste)
Il n’y en a pas cinquante
N’y a rien que dix à bord
Le patron qui les mène
Je crois que toujours dort
Ne dort ni ne sommeille
il est à moitié mort
l a trois coups de lame
Qu’un Anglais lui a donné
N’a un sur son bras gauche
L’autre sur son côté
L’autre sur sa poitrine
Il s’en va trépasser
Faut aller cherché’n prêtre
C’est pour le confesser
J’ai pas besoin de prêtre
Car j’ai jamais pêché
Jamais j’aimais les filles
Rien qu’à leur volonté
Les filles sont volages
Comme la feuille au vent
Les garçons sont sincères
Comme l’or et l’argent
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21. |
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BZH
Se jamai me maridi
(texte traduit en breton par Paul Salaün)
1 Landeridi , Ma vefen eurejet (bis)
Landeridi, fellout a ra din choaz (bis)
2 Landeridi ’Mije kaout unan
Landeridi Hag a blijfe din
3 Landeridi Ma ne ve(fe) ket faro
Landeridi Reiñ a rimp dezhi en-dro
4 Landeridi Gant ur branken gwez avaloù
Landeridi Unan all gwez derv
5 Landeridi Ma ne oac'h ket ober soubenn
Landeridi 'Bar' pod lakimp holen
6 Landeridi Ma teu un dervezh d'om kuitaat
Landeridi 'Hin d'he drugarekaat
ÒC
Se jamai me maridi
1 Landeridi, se jamai me maridi (bis)
Landeridi ne vòli plan causir (bis)
2 Landeridi ne vòli prendre una
Landeridi que siès qu’à mon plaisi(r)
3 Landeridi s’ela n’es pas valenta,
Landeridi la y fara venir
4 Landeridi and una broca d’orme,
Landeridi e l’autre de garric
5 Landeridi se fat pas bien la sopa
Landeridi salarem lo topin.
6 Landeridi se qualque jorn me quita
Landeridi y dirai « Plan merci ! »
FR
Si jamais je me marie
1 Landeridi si jamais je me marie (bis)
Landeridi je veux bien choisir (bis)
2 Landeridi je veux en prendre une
Landeridi qui soit à mon gré.
3 Landeridi si elle n’est pas vaillante
Landeridi nous l’y rendrons.
4 Landeridi avec une branche d’orme
Landeridi et une autre de chêne
5 Landeridi si elle ne sait pas faire la soupe
Landeridi nous salerons le pot
6 Landeridi si quelque jour elle me quitte
Landeridi je lui dirai : « Bien merci ! »
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BZH
Me suis mise en danse
(texte traduit en breton par Paul Salaün)
1 Kroget 'meus an dañs
Gant daou amourous ;
Gant daou amourous,
Ken brav va dousig
Gant daou amourous,
Va hini dous.
2 N’hini garen ar muiañ
A starde din va dorn
3 Galant, joa pije ouzhin
O war a seblant
4 Te a lorje din
Gant ur serten mouchouer
5 Ur mouchouer seiz glaz
E brofin dit, va dous
6 O nag unan ruz
O nag unan gwenn
7 An eil 'vit Sul Gwenn
D'egile 'vit Sant Yann
8 D'egile 'vit hon eured
Mignon pa vezint
ÒC
Me suis mise en danse
1 Me suis mise en danse
Avec deux amants ;
Avec deux amants,
Tant jolie mie,
Avec deux amants,
Tant joliment.
2 Lo que mai m’aimava
Me sarra la man.
3 - Galant, se m’aimaves,
Coma fas semblant ;
4 Me fariás présant,
De quauque riban.
5 - D’un bluiet la bèla,
Te farèi présant ;
6 E pèi d’un de roge,
E pèi d’un de blanc.
7 Un per Pentacosta,
L’autre per Sent Jan
8 L’autre per tas nòças,
Bèla quand seràn.
FR
Me suis mise en danse
1 Me suis mise en danse
Avec deux amants ;
Avec deux amants,
Tant jolie mie,
Avec deux amants,
Tant joliment.
2 Celui qui m’aimait le plus
Me serre la main.
3 - Galant si tu m’aimais,
Comme tu le prétends ;
4 Tu me ferais présents,
De quelque ruban.
5 - D’un ruban bleu la belle
Te ferai présent ;
6 Et puis d’un de rouge,
Et d’un de blanc ;
7 Un pour Pentecôte,
L’autre pour Saint-Jean.
8 L’autre pour tes noces,
Belle quand elles auront lieu.
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22. |
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Quand j'étais fille à marier
1 Quand j’étais fille à marier, landiridi lanlan diridé
Vrai Dieu, qu’eri (26) charmante ben là,
Vrai Dieu, qu’eri charmante.
2 Tous les galants venaient me voir,
De deux ou trois ensemble.
3 Le plus jeune il m’a porté
Un beau bouquet d’oranges.
4 L’orange tombe sur mon pied
Il m’a blessé la jambe.
5 Faut aller prendre un médecin
Un médecin de Nantes.
6 - O médecin, bon médecin,
Veux-tu guérir ma jambe ?
7 - Je ferai tout de mon pouvoir,
Mon pouvoir, ma puissance.
8 - Tout médecin qui fait son pouvoir,
Mérite récompense.
9 - La récompense que je veux,
Nous marier ensemble.
26 - que j’étais.
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23. |
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Tout revenant de Paris La Rochelle
1 Tout revenant, de Paris La Rochelle,
J’ai rencontré, trois jolies demoiselles
Refrain
Relevez un peu votre jambe en l’air,
Relevez un peu votre jambe.
(La seconde phrase de chaque couplet
devient la première du suivant)
2 J’ai rencontré…
Je suis hardi, je choisis la plus belle.
3 Je la montai sur ma selle derrière
4 Quand elle y fut, elle demande à bouère (27).
5 Je la menai, à la claire fontaine.
6 Quand elle y fut, elle voulut point bouère.
7 Je la menai au château de son père.
8 Quand elle y fut, elle but à plein verre.
9 À la santé d’son père et de sa mère
10 Sans oublier celui que son coeur aime.
27 - boire.
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24. |
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1 La nòstra craba blanca,
Tot en se promenant.
Sus son camin rancontra
Lo jardin d’un paisan,
Lan tran.
Sus son camin rancontra
Lo jardin d’un paisan.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Sus son camin rancontra…
E i manja la bleda
Amai lo caule blanc.
3 Lo paisan la i atrapa
L’assigna ‘n parlament.
4 A pagar lo domage
E los frès memament.
5 La craba n’es pas sòta,
Se ‘n vai en parlament.
6 Tira la reverança,
E s’asseta sul banc.
7 Ne fai tres pets pel juge,
Un autre pel serjant.
8 Un plen paquet de cròtas
Per pagar lo paisan.
FR
1 Notre chèvre blanche
Tout en se promenant.
Sur son chemin rencontre
Le jardin d’un paysan
Lan tran.
Sur son chemin rencontre
Le jardin d’un paysan.
(La seconde phrase de chaque
couplet devient la première du suivant)
2 Sur son chemin rencontre...
Et lui mange la blette
Et même le chou blanc.
3 Le paysan l’y surprend,
L’assigne au parlement (28).
4 A payer le dommage
De même que les frais.
5 La chèvre n’est pas sotte,
Elle va au parlement.
6 Tire la révérence,
Et s’assied sur le banc.
7 Elle fait trois pets pour le juge
Et un autre pour le sergent (29).
8 Un plein paquet de crottes
Pour payer le paysan.
27 - palais de justice.
29 - huissier.
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25. |
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1 La bolongèra a dels escuts
Mès non pas iò, pecaire.
Se me ‘n donava la mitat
Quò fariá mon afaire,
Quò fariá mon afaire lan la
Quò fariá mon afaire.
2 La bolongèra m’aviá dich
- Te donarai ma breta
Ara la me vòl pas donar,
Me ditz qu’enquèra teta…
3 La bolongèra m’aviá dich
- Te donarai ma craba.
Ara la me vòl pas donar,
Me ditz qu’es debanada…
4 La bolongèra m’aviá dich
- Te donarai ma filha
Ara la me vòl pas donar
Me ditz qu’es tròp polida…
FR
1 La boulangère a des écus
Mais non pas moi, pauvre homme.
Si elle m’en donnait la moitié
Cela ferait mon affaire,
Cela ferait mon affaire lan la
Cela ferait mon affaire.
2 La boulangère m’avait dit
- Je te donnerai ma vache bretonne
Maintenant elle ne veut pas me la donner,
Elle me dit qu’encore elle tète…
3 La boulangère m’avait dit
- Je te donnerai ma chèvre.
Maintenant elle ne veut pas me la donner,
Elle me dit qu’elle écornée…
4 La boulangère m’avait dit
- Je te donnerai ma fille
Maintenant elle ne veut pas me la donner,
Elle me dit qu’elle est trop jolie…
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"Rondes, danças redondas" regroupe différentes interprétations actuelles de rondes du Quercy. Près de cinquante musicen·nes y ont participé, entre Bretagne, Auvergne et Occitanie. Ce projet s’est réalisé à l’initiative de l’association La Granja à Soulomès (Lot).
Avec, par ordre d'apparition :
Fawzi Berger, Guilhem Boucher, Bastien Fontanille, Christian Mage, Guillaume Roussilhe, Marthe Tourret, Mickaël Vidal, Xavier Vidal, Emmanuelle Bouthillier, Jeanne Lemoine, Enora Moriou-Pautret, Ernest Bergez, Clément Gauthier, Laurent Paris, Henri Lassémillante, Florian Nastorg, Lola Calvet, Lisa Langlois, Bijane Etemad Moghadam, Clotilde Bellego, Mélanie Brelaud, Floriane Fages, Léa Graves, Pierre Campistron, Violetta Jarero Castillo, Charlotte Espieussas, Matèu Baudoin, Roman Baudoin, Maud Herrera, Cécile Olmos, Héloïse Péguin, Mathilde Spini, Margaux Zubeldia, Rachel Balma, Justine Meyer, Aina Tulier, Alexandra Lacouchie , Anne Rivaud, Alexandre Seli, Michel Lemeur, Maxence Camelin, Julen Achiary, Clotilde Bellego, Philippe Neveu, Olivier Catteau, Paul Salaün, François Dumeaux, Marthe Tourret, Elisa Trebouville, Jaime Chao, Didier Thamié, Albert Laboucarie.
released October 15, 2021
Direction artistique : Bastien Fontanille avec les conseils avisés de François Dumeaux
Rédaction : Guilhem Boucher et Bastien Fontanille
Création graphique : Nicolas Godin
Enregistrement et mixage : François Dumeaux
Mastering : Emmanuel Clémenceau
Remerciements :
Nous remercions tous ceux sans qui ce disque n’aurait pu se faire: les associations La Granja et Pagans, Xavier Vidal, Frédéric et Agnès Genot et leurs enfants, Éric Virgoulet pour nous avoir guidés dans les grottes et gouffres du causse, Emmanuelle Bouthillier pour son accueil ainsi qu’Ernest Bergez, Éloïse Descazes et Isaure pour le leur, la famille Bizat pour nous avoir permis d’enregistrer et de loger au Cayrou, Marthe Tourret pour la préparation des repas au Cayrou, Guilhem Boucher, François Dumeaux et Nicolas Godin pour leur travail, leur soutien, et leur patience.
Et bien sûr et en particulier tous·tes les musicien·nes et chanteur·ses qui ont accepté de donner de leur temps et de leur musique pour contribuer à ce disque.
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